Rapport mensuel sur le marché obligataire – Décembre 2023
MISE À JOUR SUR LE MARCHÉ
En novembre, nous avons constaté des changements dynamiques sur le marché canadien des titres à revenu fixe en raison des développements économiques dans le monde, des politiques monétaires des banques centrales et des facteurs nationaux. Depuis les années 1990, l’indice obligataire universel FTSE Canada a dégagé un rendement de plus de 4 % à 6 reprises : 4 fois entre 1990 et 1995, en janvier 2015 (après une réduction surprise de la Banque du Canada) et le mois dernier. Les taux de rendement obligataires ont été tirés vers le bas par les attentes d’un assouplissement monétaire dans la foulée du ralentissement de la croissance et de l’inflation. Après avoir atteint un sommet de 16 ans, à 5 %, le taux de rendement du bon du Trésor américain à 10 ans a chuté de 60 p.c., à 4,33 %, alors que son homologue à 2 ans a reculé de 41 p.c., à 4,68 %. Au Canada, les taux de rendement des obligations gouvernementales à 10 et 2 ans ont diminué de 51 et 44 p.c., à 3,55 % et 4,19 %, respectivement. L’indice obligataire universel FTSE Canada a terminé le mois avec une progression de 4,3 %.
La Banque du Canada a conservé son positionnement prudent en novembre. Au vu de l’inflation coriace, la banque centrale canadienne a réitéré son engagement à rajuster graduellement les taux d’intérêt. Toute décision à ce sujet est fonction de l’évolution des conditions économiques et de l’inflation. D’ailleurs, l’indice des prix à la consommation a diminué à 3,1 % en octobre grâce à la chute du prix de l’essence. Le prix des services demeure toutefois problématique. Par contre, nous observons un certain relâchement sur le marché du travail, comme en témoigne l’augmentation du rapport des offres d’emplois non satisfaites au nombre de chômeurs, qui a surpassé les niveaux en vigueur avant la pandémie, et du taux de chômage. Le PIB réel du Canada a reculé de 1,1 % au troisième trimestre et les autorités ont nettement revu à la hausse les données des derniers trimestres. Dans l’ensemble, ces données laissent croire que les relèvements de taux opérés précédemment ont l’effet escompté sur l’économie, mais la banque centrale n’est pas encore prête à réduire ses taux.
Aux États-Unis, les spécialistes du revenu fixe s’attendent de plus en plus à ce que la Réserve fédérale américaine ait terminé son cycle de hausse et procède à une première baisse au premier semestre de 2024, et ce même après que son président, Jerome Powell, ait répété qu’il est trop tôt pour envisager une réduction des taux et que les dirigeants étaient disposés à les relever davantage au besoin. Dans tous les cas, les marchés ont fait fi de ces commentaires et intègrent une probabilité de baisse des taux de plus de 50 % en mars et de 100 % en mai.
SURVOL DES OBLIGATIONS DE SOCIÉTÉS
Les marchés du crédit ont fait preuve de résilience en novembre, tirant parti de l’amélioration des fondamentaux et des bénéfices des entreprises. Les obligations de sociétés de qualité demeurent très prisées par les investisseurs, mais ces derniers doivent être sélectifs afin d’écarter les principaux risques. Les écarts de crédit se sont resserrés de 8 à 10 p.c. pendant le mois, d’où l’excellente performance de ce secteur.
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