La conviction ou la quantité
La diversification est un concept établi qui a bénéficié à plusieurs domaines allant de l’agriculture à la sociologie, en passant par la finance. La Théorie moderne du portefeuille a démontré que la combinaison de plusieurs titres dans un portefeuille réduit son risque sans nécessairement sacrifier son rendement. Ces avantages de diversification sont évidents pour les investissements en actions et, au fil des décennies, des recherches empiriques ont montré que les investisseurs peuvent, en fait, profiter de la plupart des avantages de la diversification avec une trentaine de titres choisis au hasard.¹
Néanmoins, la crainte d’une trop grande diversification ou d’une trop grande concentration demeure, et la communauté financière reste divisée sur le nombre « idéal » de noms à détenir dans un portefeuille pour obtenir une diversification et un équilibre optimal entre le risque et le rendement. Si nous sommes d’accord sur le fait que les investisseurs ne doivent pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier, nous nous demandons également si le débat sur le nombre idéal de titres à détenir ne pose pas la mauvaise question. Plus précisément, nous proposons que la diversification est certes un élément clé au succès d’un portefeuille, mais que le facteur le plus pertinent qui alimente cette diversification est la conviction qu’un gestionnaire de portefeuille a envers les compagnies qu’il/elle possède et non la quantité de titres dans le portefeuille.
[…]
1 Par exemple, voir Statman, Meir. « How Many Stocks Make a Diversified Portfolio? » Journal of Financial and Quantitative Analysis, vol. 22, no. 3, 1987, p. 353–363.