Rapport mensuel sur le marché obligataire – Avril 2024
MISE À JOUR SUR LE MARCHÉ
Les taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada ont tenté de trouver un équilibre en mars et la plupart des ténors ont fait du surplace. L’indice obligataire universel FTSE Canada a progressé de 0,49 %, portant ainsi la perte totale à -1,22 % depuis le début de l’année. Le profil de rendement attrayant du revenu fixe a joué un rôle-clé pendant le mois, puisque les écarts des obligations gouvernementales et corporatives ont peu fluctué.
Les banques centrales des marchés développés adoptent un ton accommodant, comme en témoignent les baisse des taux opérées par la Banque centrale suisse et les signes d’une réduction imminente des taux par la Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale américaine. Tout à l’opposé, la Banque du Japon a relevé son taux de politique monétaire, pendant que d’autres débattent du moment idéal pour les abaisser.
Les investisseurs prévoient un assouplissement de la politique monétaire des banques centrales dès le mois de juin en raison de la tendance baissière de l’inflation. Si les banquiers centraux choisissent de repousser cette réduction, ils risquent inutilement une récession, d’où l’importance d’assouplir leur politique plus tôt et non plus tard pour minimiser le risque de récession.
La Banque du Canada semble avoir surestimé l’inflation après qu’un autre bulletin mensuel ait révélé un taux d’inflation sous-jacent inférieur à ses attentes. Plusieurs composantes de l’IPC augmentent à un taux annuel inférieur à 3 %, laissant ainsi entrevoir la possibilité d’une stabilisation des prix. De plus, plusieurs données annoncent un ralentissement de la croissance des salaires, ce qui cadre avec un relâchement sur le marché de l’emploi. À mesure que l’inflation redescend vers la cible de 2 %, la banque centrale canadienne devrait faire tout en son possible pour éviter une récession.
Au cours des dernières semaines, nous avons constaté un risque de baisse accru pour l’économie canadienne, sous la forme des données inquiétantes concernant l’augmentation du nombre de faillites d’entreprises. Peu importe si cette situation est attribuable à la date limite de remboursement d’un prêt obtenu pendant la pandémie ou à d’autres facteurs, cette tendance aura certainement un impact sur le marché de l’emploi. Par ailleurs, le renouvellement des prêts hypothécaires à des taux plus élevés fait mal aux finances des ménages. La croissance record de la population dissimulait les lacunes au sein de l’économie, ce qui a permis au Canada d’éviter une récession en 2023, mais le projet visant à diminuer le nombre de nouveaux résidents temporaires nuira à la croissance économique durant les prochaines années.
SURVOL DES OBLIGATIONS DE SOCIÉTÉS
Les écarts augmentaient au début du mois, pour ensuite diminuer et terminer la période en hausse de seulement 1 à 2 p.c. Les secteurs des télécommunications et de l’immobilier ont connu des difficultés, alors que les services financiers ont dominé. En dépit du léger accroissement des écarts en mars, ils se sont resserrés d’environ 15 p.c. en 2024, contribuant ainsi à leur rendement exceptionnel sur l’ensemble de la courbe.
La saison des budgets provinciaux a officiellement débuté. En réaction aux déficits plus importants et aux programmes d’emprunt bonifiés annoncés par les ministres, les écarts des obligations à long terme se sont creusé de 4 à 5 p.c. pour la plupart des provinces.
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