Rapport mensuel sur le marché obligataire – Décembre 2022
Mise à jour sur le marché
L’indice obligataire universel FTSE Canada a gagné 2,81 % en novembre. Puisque les taux à court terme évoluent en tandem avec la hausse des taux d’intérêt, leurs homologues à long terme ont été tirés vers le bas par les attentes d’un ralentissement de la croissance l’année prochaine, au lieu des perceptions voulant que l’inflation ait culminé. Les taux de rendement des obligations à 10 et 30 ans du gouvernement du Canada ont reculé d’environ 30 p.c., ce qui a eu pour effet d’accentuer l’inversion de la courbe à des niveaux jamais vus depuis le début des années 1990.
Les dirigeants de la Banque du Canada ont répété le besoin de relever davantage les taux d’intérêt afin d’endiguer l’inflation. Malgré leurs commentaires peu accommodants, ils ont fait état d’un ralentissement de la croissance et de l’efficacité des derniers relèvements de taux. La banque centrale avait initialement estimé qu’une période de quatre à six mois serait nécessaire pour que chaque hausse des taux ait l’effet escompté sur l’économie réelle. Voici l’effet décalé et variable de la politique monétaire auxquels font référence plusieurs économistes. Le cycle de hausse a débuté il y a neuf mois déjà et les hausses totales s’établissent désormais à 350 p.c. La Banque du Canada tâchera maintenant de comprendre et d’observer comment l’économie canadienne s’ajustera, car ce processus n’est pas encore terminé.
Personne ne peut dire que l’inflation n’est pas élevée au Canada. La Banque du Canada a récemment préféré mettre l’accent sur la tendance positive de l’inflation et non sur les données sur douze mois qui sont régulièrement invoquées. Malheureusement, la banque centrale canadienne n’a aucun pouvoir sur les pressions inflationnistes qui prévalaient au premier semestre de 2021. Éventuellement, ces données élevées ne seront plus prises en compte dans les calculs, soit l’effet de glissement annuel. Elle privilégie ainsi les tendances à court terme, telles que l’inflation fondamentale annualisée sur 3 mois, qui a reculé à 3,7 %. Bien que cette mesure demeure supérieure à la cible de 1 à 3 %, elle s’établissait à près de 10 % il y a quelques mois seulement. L’inflation semble diminuer, mais il est toujours trop tôt pour crier victoire car elle pourrait se révéler plus coriace que prévue et supérieure au niveau jugé raisonnable par la Banque du Canada. Dans ce climat d’incertitude, les investisseurs devraient tergiverser entre les perspectives de croissance et les effets de l’inflation en 2023.
Survol des obligations de sociétés
Les écarts des obligations de sociétés se sont resserrés en tandem avec la baisse des taux de rendement obligataires. Les obligations de sociétés ont donc surpassé leurs homologues gouvernementales sur l’ensemble de la courbe en novembre. Leurs écarts ont diminué, en moyenne, de 11 p.c., peu importe le secteur. Les communications, surtout les sociétés de télécommunications, ont dominé avec un resserrement de 22 p.c., malgré plus de 13 milliards $ en nouvelles émissions sur le marché corporatif pour le mois.
Les écarts des obligations provinciales ont augmenté de 1 p.c., en moyenne. Les segments à court et moyen terme ont été les plus faibles, ce qui peut être attribuable aux activités de levée de capitaux nécessaires pour satisfaire à la demande pendant le mois, alors que le segment à long terme a fait du surplace. Il n’y a aucun grand gagnant ou grand perdant en novembre.
[…]